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revoir

  • "Au revoir là-haut" de Pierre Lemaitre

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    A quelques jours de la fin de la première guerre mondiale, Albert Maillard, simple soldat dans les tranchées, s'aperçoit que le lieutenant Pradelle, son supérieur, a tué deux soldats de sa compagnie en faisant croire à tout le monde que l'ennemi les avait tués. Pradelle décide donc de se débarrasser d'Albert. Ce dernier finit enterré vivant dans un trou. C'est alors qu'intervient Edouard, un autre soldat qui parvient à libérer Albert. Malheureusement, un obus fera d'Edouard ce qu'on appellera plus tard : une gueule cassée.

    Nous suivons ici la vie de ces trois personnages : Pradelle, Albert et Edouard. Au lendemain de la guerre, la vie est difficile pour tous. Il faut savoir sortir son épine du jeu et le lieutenant Pradelle, devenu capitaine en novembre 1918, l'a compris depuis fort longtemps. Pradelle est le personnage que l'on va détester du début à la fin. C'est le côté obscure de la guerre, ambitieux à un point qu'il fera tout pour parvenir à ses fins.
    Quant à Albert, on se prend d'affection pour lui dès la première ligne. Un peu simple d'esprit mais tout de même assez débrouillard, il affronte la vie au côté d'Edouard son sauveur, qui a bien morflé. En effet, celui ci a perdu sa machoire, il ne lui reste qu'un grand trou. Impossible de parler et de manger, Edouard tombe peu à peu dans la drogue, notamment à cause de la morphine.

    Bref, vous l'aurez compris, ce n'est pas facile pour Albert et Edouard de se relever après toutes les épreuves qu'ils ont vécues. Mais grâce à leur amitié parfois bancale, ils finiront par avoir des projets (et quels projets !).

    Je n'ai pas vu passé les quelques 567 pages, tellement l'histoire nous hâpe dès le début. Je retrouve avec plaisir la plume de Pierre Lemaitre, un de mes auteurs favoris en polar. Bien qu'ici, il est délaissé son genre de prédilection, l'auteur du dernier Goncourt s'en sort admirablement bien et mérite amplement les divers récompenses qu'il a reçu.

    Même si le thème de la guerre 14-18 n'est pas forcément quelque chose qui me passionne, j'ai apprécié cette histoire et surtout la façon dont nous est conté la vie d'Albert et Edouard (j'en oublie volontairement ce Pradelle). En effet, le lecteur a l'impression que le narrateur s'adresse directement à lui par quelques petites phrases par ci par là. Ce style m'a plu et a facilité ma lecture face à un thème des moins réjouissants (mais néanmoins très intéressant) de la littérature.

    En résumé, n'hésitez pas à plonger dans ce petit pavé !

    Petites citations pour la route : "Aujourd'hui, évidemment, il jugeait les choses assez différemment. Il savait que la guerre n'était rien d'autre qu'une immense loterie à balles réelles dans laquelle survivre quatre ans tenait fondamentalement du miracle."

    "Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d'avantages, même après."

    "Perdre, c'est être humain."