"Pas de berceuse pour Fanny" de Sophie Hannah

Alice Fancourt s'est absentée quelques instants mais à son retour, elle ne reconnaît pas sa fille Fanny. Le bébé qui est dans le berceau n'est pas Fanny et Alice en est certaine. Son mari David refuse de la croire et devient de plus en plus agressif. Il va même jusqu'à la traiter de folle. Alice va alors devoir convaincre la police rapidement sinon il sera trop tard...

J'avais déjà lu "Les monstres de Sally" de la même auteur et j'avais été un peu déçue. Du coup en parlant de ce livre avec une lectrice, elle m'a dit qu'elle avait préféré "Pas de berceuse pour Fanny", elle me la prêté et voici mon avis !

Le synopsis est assez prometteur : une mère qui ne reconnaît pas son bébé, les photos de la maternité ont mystérieusement disparu, le père qui ne croit pas sa femme, la souffrance d'une mère qui élabore pleins d'hypothèses possibles... Le doute s'insinue chez le lecteur dès le début : on a envie de croire Alice mais dans ces cas là pourquoi le père n'est pas du même avis. Est-il complice ? Qu'a t-il fait de l'enfant ? Ou alors Alice est-elle seine d'esprit ?

Bref vous l'aurez compris, le lecteur va se creuser les méninges et devra décider si oui ou non il croit en la théorie d'Alice. Je dois dire que j'ai été intrigué dès le départ et j'ai par moment eu de sérieux doutes. J'ai beaucoup aimé la construction des personnages : David qui semble distant mais qui a une personnalité propre que l'on découvre petit à petit, la mère de David Vivienne, grande patronne de la maison qui régente tout, et enfin Alice qui semble être fragile, mais qui sait cacher son jeu.
Du côté de la police, nous avons deux personnages fort : Charlie et Simon. Une étrange relation semble les relier même s'il apparaît très clairement que Simon s'est épris d'Alice. Ils vont s'occuper de la soit disant disparition de Fanny et vont du coup devoir rouvrir une autre enquête !

D'un point de vue global, j'ai bien aimé cette histoire, même si le rythme est assez lent. Chose que j'avais déjà signalé dans son autre roman "Les monstres de Sally".
Bref, un thriller sympa mais sans plus...

"L'écorchée" de Donato Carrisi

Sept ans après l'histoire du "Chuchoteur", Mila Vasquez travaille au Limbes, le service des personnes disparues. Même si elle n'est pas douée pour ressentir les émotions, elle ne cesse de chercher ces hommes, femmes ou enfants qui du jour au lendemain disparaissent de la circulation. Mais un jour, l'un d'entre eux revient sur le devant de la scène avec à son actif le meurtre d'une famille entière sauf celui de la petite fille. Pourquoi l'avoir épargné ? Pourquoi revenir après tant d'année ? Et surtout, va-t-il être le seul à revenir de l'ombre ?

Je me souviens avoir beaucoup apprécié l'histoire du "Chuchoteur", le premier roman de Donato Carrisi. Il avait même reçu le prix du polar SNCF. Mais après l'avoir lu il y a au moins 3 ans, j'ai tout de même un peu de mal à me souvenir de l'histoire en entier ! Alors abordé la suite des aventures de Mila Vasquez m'a semblait par moment un peu difficile, du moins au début.

L'auteur fait inévitablement un retour sur ce fameux Chuchoteur mais laisse tout de même le lecteur dans le flou (au cas où certains ne l'auraient pas lu), mais on sent tout de même que cette histoire a laissé de nombreuses traces dans la vie de Mila. Impossible de ressentir la moindre émotion, elle travaille tout de même dans un des services les plus difficiles : le département des personnes disparues.
On fera appel à elle suite à des faits troublants, notamment dû aux retours de certains disparus. Une bonne nouvelle me direz vous ? Eh bien pas forcément lorsque ces individus se mettent à tuer ! Une enquête qui s'annonce encore difficile mais des plus intéressantes !

J'ai aimé le fait que l'auteur installe confortablement le lecteur dans la petite vie de Mila. On y retrouve son mal être déjà bien perçu dans "le chuchoteur" ainsi que sa petite fille Alice. Petit à petit les élements se mettent en place, et Mila se voit enquêter de manière plus ou moins officielle avec un autre agent Berish, considéré comme un paria au sein même de la police. Un duo qui fonctionne bien car ils sont chacun secoué par une enquête qui leur est propre et qui leur colle à la peau !

Bref, la magie Donato Carrisi a encore opéré sur moi ! Une suite (sans en être une) qui m'a beaucoup plu !

Petite citation pour la route : " Par certains aspects, les livres constituaient un lest pour rester ancrée à la vie, parce qu'ils avaient une fin. Peu lui importait qu'elle soit heureuse ou non, cela restait un privilège dont ne jouissaient pas toujours les histoires dont elle s'occupait au quotidien. Et puis, les livres étaient un excellent antitode au silence parce qu'ils remplissaient son esprit des mots nécessaires pour combler le vide laissé par les victimes. Surtout, ils représentaient une échappatoire. Sa façon de disparaitre. Elle se plongeait dans la lecture et tout le reste - y compris elle-même - cessait d'exister. Dans les livres, elle pouvait être n'importe qui. Ce qui revenait à n'être personne."

"L'amour contamine tout par le souvenir. L'amour est une radiation."