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  • "Rien ne s'oppose à la nuit" de Delphine de Vigan

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    L'auteure, Delphine de Vigan, décide d'écrire sur sa mère Lucile, morte dans son lit, il y a un peu plus de 12 ans. Elle y parvient grâce aux lettres, photos et interviews de son père et de ses oncles et tantes. Elle est aussi consciente en tant qu'écrivain, qu'il ne s'agit pas d'un thème nouveau dans la littérature et que plusieurs écrivains s'y sont risqués avant elle.
    Delphine de Vigan nous explique aussi grâce à quelques chapitres par ci par là, comment elle a écrit ce livre, comment elle y est parvenu, les différentes étapes, ses propres doutes et questionnements. Et c'est bien normal vu le lot de tragédies et de drames qu'il y a eu dans cette famille : accident mortel, inceste (?), folie, alcool et drogues, ...

    J'avais beaucoup aimé "Les heures souterraines" de cette auteure, j'avais donc hâte de découvrir son nouveau livre. Delphine de Vigan a une belle écriture et une façon d'écrire assez touchante et émouvante.
    On y retrouve toujours un peu d'elle (même si là elle parle essentiellement de sa mère) ce qui évoque une touche d'authenticité et que j'apprécie beaucoup.
    Cette lecture fait forcément réfléchir, j'ai d'ailleurs plein de fois penser à ma relation avec ma mère et ma famille en général. Je me suis même dis que cela ne devait vraiment pas être facile pour elle de livrer une histoire aussi personnelle, publique. Alors chapeau ! 
    Un roman intimiste qui mérite largement ses prix (Prix Fnac et Prix France Télévision, si je ne me trompe pas !).

    Petites citations pour la route : "Je perçois chaque jour qui passe combien il m'est difficile d'écrire ma mère, de la cerner par les mots, combien sa voix me manque."

    "Lucile est devenue cette femme fragile, d'une beauté singulière, drôle, silencieuse, souvent subversive, qui longtemps s'est tenue au bord du gouffre, sans jamais le quitter tout à fait des yeux, cette femme admirée, désirée, qui suscita des passions, cette femme meurtrie, blessée, humiliée, qui perdit tout en une journée et fit plusieurs séjours en hopital psychiatrique, cette jeune femme inconsolable, coupable à perpétuité, murée dans sa solitude."

    "J'écris Lucile avec mes yeux d'enfant grandie trop vite, j'écris ce mystère qu'elle a toujours été pour moi, à la fois si présente et si lointaine, elle qui, lorsque j'ai eu 10 ans, ne m'a plus jamais prise dans mes bras."