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"La femme qui ment" d'Hervé Bel

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A 43 ans, Sophie vit avec Alain, travaille à la Défense et n'a pas d'enfant. Son boulot étant menacé par une restructuration de l'entreprise, Sophie invente alors qu'elle est enceinte. Ce mensonge qu'elle aimerait tant qu'il devienne réalité, va petit à petit bouleverser son quotidien et sa vie.

J'ai tout de suite été attiré par ce résumé et par l'histoire de Sophie.

L'auteur nous dresse le portrait d'une femme qui a 43 ans et qui se sent vieillir à vue d'oeil. Tout d'abord par rapport à son boulot. Dans une entreprise de communication, il faut être au top des nouvelles technologies et malheureusement, Sophie sent qu'elle est à la traîne dans ce domaine. Alors elle se sent de plus en plus mal à l'idée de travailler et sent une épée de Damoclès au dessus de sa tête. Elle est prête à tout pour garder son travail, quitte à mentir...
Puis l'idée de vieillir se renforce également dans sa vie personnelle où à son âge, elle n'a toujours pas d'enfant. S'en suit une pression sociale dû au rôle de mère pour une femme.

Ce sont ces deux aspects qui dominent dans le roman. D'une part, le monde du travail, assez froid, où le burn-out n'est jamais loin et qui s'accompagne de restructuration, le licenciement et de pression professionnelle. Puis d'un autre côté, la place de la maternité dans la vie d'une femme et la pression qui s'exerce autour de tout ça.

Pour tenter de fuir son mal-être et ses problèmes, Sophie s'invente une grossesse, au travail d'abord et dans son couple ensuite. Vous vous doutez bien que ce secret va apporter son lot de complications. Je vous laisse d'ailleurs les découvrir par vous-même !

J'ai beaucoup aimé le style d'écriture d'Hervé Bel. Il a parfaitement réussi à se mettre à la place d'une femme et à nous confronter à des problèmes d'actualité sans être rébarbatif et sans longueur.

Bref, un portrait de femme et du monde du travail assez réaliste !

Je remercie les éditions Les Escales !

Petites citations pour la route :"Les rêves, on les fait tout seul, et c'est là leur limite. Certes, un instant, au moment du réveil, ils tentent de résister, d'absorber le réel. Ils transforment la sonnerie du réveil en une volée de cloches dans quelque campagne riante, intègrent les pas des voisins du dessus dans l'étrange aventure qui se déroule dans la tête. Mais rien n'y fait, ils se dissolvent dans le quotidien revenu. On se lève avec un vague souvenir. On pourrait le raconter, mais à quoi bon, personne n'y croit. Le mensonge, lui, est une possibilité. Dans cette perspective, le menteur peut le concevoir comme une réalité reportée dans l'avenir. Ses effets sont bien réels, car les autres, en l'apprenant, agissent comme s'il était vrai. Le menteur voit alors dans leurs yeux, leurs gestes, son rêve matérialisé. Ce plaisir vaut tous les rêves."

"En rejoignant la communauté des mères, Sophie cesse d'être différente."

"On travaille comme l'on fait des enfants, pour échapper à soi-même et remplir le temps dont on ne sait trop quoi faire."

"L'amitié n'offre que les mots; l'amour, lui, les mots et la chair, le regard et le geste."

"Quoi qu'on y fasse, les plus grandes émotions, les plus belles, dont on se souvient toujours, viennent de l'amour, quitte à les maudire ensuite."

Commentaires

  • Je ne connais pas du tout, mais voilà un sujet original.

  • Ce sont des sujets forts mais peu traités dans la littérature à mon goût !

  • Je viens de terminer le dernier H. Bel. La Femme qui ment est un très beau roman qui emprunte à Proust toute la profondeur des sentiments et des contradictions. Hervé Bel a une écriture rythmée où alternent de profondes respirations avec des moments de suffocations et d'apnées. Un roman parfait pour ceux qui ont des vies et des livres après leur vie dans des open spaces.
    @PFCavenair

  • Tout à fait d'accord !

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