"Caprices ? C'est fini !" de Pierre Delye

Le roi en a assez : sa fille, la princesse, est une vraie capricieuse ! La dernière en date : élever un poux au point de devenir énorme et gras ! Le roi a donc décidé de marier sa fille. La princesse accepte, mais son prétendant devra découvrir de quelle bête est faite sa couverture. Le concours est ouvert à tous : les nobles, les chevaliers et même les plus pauvres tentent leur chance ! Jean, un jeune bucheron sera le seul à découvrir la réponse. Mais le fait d'être pauvre pose un problème pour la famille royale. Jean devra donc réaliser plusieurs épreuves pour espérer devenir Prince !

Voici un roman jeunesse qui encore une fois m'a été chaudement recommandé par ma libraire jeunesse préférée ! Elle a vraiment de bons goûts car encore une fois, j'ai beaucoup aimé ce livre !

J'ai adoré les personnages : nous avons un roi qui ne sert pas à grand chose, une princesse qui a tout ce qu'elle veut et qui en devient exécrable mais qui au fond cache un petit cœur, et enfin, Jean, le jeune bucheron qui évolue au fur et à mesure de la lecture. Au début, il parait un peu simplet, mais petit à petit, il se révèle être très intelligent !

J'ai également aimé les divers rebondissements que l'auteur nous impose durant notre lecture. Notre attention est donc constamment stimulée pour notre plus grand plaisir.

Même s'il faut avoir une imagination débordante pour adhéré à cette histoire loufoque (surtout l'épisode du poux, et les autres épreuves...), on plonge avec plaisir dans cet univers !

Albertine signe la couverture et quelques illustrations qui viennent étayer le propos de l'auteur Pierre Delye.

Et même si c'est un petit pavé pour un roman jeunesse (quasiment 300 pages), je peux vous assurer qu'on ne voit pas le temps (ni les pages) passé, une fois plongé dedans !

Bref, un roman jeunesse qui m'a beaucoup plu ! :)

"Au revoir là-haut" de Pierre Lemaitre

A quelques jours de la fin de la première guerre mondiale, Albert Maillard, simple soldat dans les tranchées, s'aperçoit que le lieutenant Pradelle, son supérieur, a tué deux soldats de sa compagnie en faisant croire à tout le monde que l'ennemi les avait tués. Pradelle décide donc de se débarrasser d'Albert. Ce dernier finit enterré vivant dans un trou. C'est alors qu'intervient Edouard, un autre soldat qui parvient à libérer Albert. Malheureusement, un obus fera d'Edouard ce qu'on appellera plus tard : une gueule cassée.

Nous suivons ici la vie de ces trois personnages : Pradelle, Albert et Edouard. Au lendemain de la guerre, la vie est difficile pour tous. Il faut savoir sortir son épine du jeu et le lieutenant Pradelle, devenu capitaine en novembre 1918, l'a compris depuis fort longtemps. Pradelle est le personnage que l'on va détester du début à la fin. C'est le côté obscure de la guerre, ambitieux à un point qu'il fera tout pour parvenir à ses fins.
Quant à Albert, on se prend d'affection pour lui dès la première ligne. Un peu simple d'esprit mais tout de même assez débrouillard, il affronte la vie au côté d'Edouard son sauveur, qui a bien morflé. En effet, celui ci a perdu sa machoire, il ne lui reste qu'un grand trou. Impossible de parler et de manger, Edouard tombe peu à peu dans la drogue, notamment à cause de la morphine.

Bref, vous l'aurez compris, ce n'est pas facile pour Albert et Edouard de se relever après toutes les épreuves qu'ils ont vécues. Mais grâce à leur amitié parfois bancale, ils finiront par avoir des projets (et quels projets !).

Je n'ai pas vu passé les quelques 567 pages, tellement l'histoire nous hâpe dès le début. Je retrouve avec plaisir la plume de Pierre Lemaitre, un de mes auteurs favoris en polar. Bien qu'ici, il est délaissé son genre de prédilection, l'auteur du dernier Goncourt s'en sort admirablement bien et mérite amplement les divers récompenses qu'il a reçu.

Même si le thème de la guerre 14-18 n'est pas forcément quelque chose qui me passionne, j'ai apprécié cette histoire et surtout la façon dont nous est conté la vie d'Albert et Edouard (j'en oublie volontairement ce Pradelle). En effet, le lecteur a l'impression que le narrateur s'adresse directement à lui par quelques petites phrases par ci par là. Ce style m'a plu et a facilité ma lecture face à un thème des moins réjouissants (mais néanmoins très intéressant) de la littérature.

En résumé, n'hésitez pas à plonger dans ce petit pavé !

Petites citations pour la route : "Aujourd'hui, évidemment, il jugeait les choses assez différemment. Il savait que la guerre n'était rien d'autre qu'une immense loterie à balles réelles dans laquelle survivre quatre ans tenait fondamentalement du miracle."

"Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d'avantages, même après."

"Perdre, c'est être humain."

"D'un combat à l'autre : les filles de Pierre et Marie Curie" de Béatrice Nicodème

En plein coeur de la première guerre mondiale, Irène et Eve Curie, les deux filles de Pierre et Marie Curie, veulent se rendre utile. Irène prendra le chemin tracé par sa mère et l'aidera dans les hopitaux à réaliser les premières radiographie. De son côté Eve ne s'interesse pas à la chimie ni aux sciences, mais en revanche, elle se passionne pour les lettres et les mots. Elle se sent tout d'abord inutile dans ce contexte difficile avant de prendre la plume et d'écrire à des poilus. Chacune à sa manière, elles vont vivres des choses fortes et qui changeront leurs vies respectives !

Encore une fois, voici un bon cru de la collection que je préfère, chez les éditions Nathan : "Un regard sur...". Même s'il s'agit d'une collection que j'ai déjà présenté à plusieurs reprises ici, je me permets de vous rafraichir la mémoire : il s'agit de petits romans de fictions en rapport avec des grandes personnalités.

Ici, l'auteure Béatrice Nicodème reprend la vie de Pierre et Marie Curie mais également de ses filles Irène et Eve. J'ai aimé découvrir les deux personnalités très différentes de ces deux jeunes filles. L'une suit les traces de ses parents et ira au delà des dangers de la guerre et l'autre prendra son propre chemin à savoir celui des lettres et de la littérature.
J'ai également beaucoup apprécié le dénouement et je dois même avouer que j'ai été surprise par la révélation de la fin. Bien joué à l'auteure ;)

J'aime ce genre de roman qui mêle fiction et réalité car on apprend plein de choses. D'ailleurs à la fin de chaque roman de cette collection, on y retrouve un mot de l'auteur nous expliquant ce qui est vrai et ce qui a été inventé pour le besoin de l'histoire. Puis quelques dates pour revenir sur la biographie du ou des personnages célèbres dont est issu le livre. Une très belle façon de mêler l'imaginaire à la culture générale !
Enfin, un petit mot sur la superbe couverture signé Raphaël Gauthey !

Le roman est accessible aux enfants à partir de 12 ans et se base sur le programme scolaire.

Je remercie encore une fois les éditions Nathan !

"Coeur de Pierre : Camille Claudel et Rodin" de Marie Sellier

La famille Bouchon habite depuis peu dans un nouvel immeuble, mais une vieille folle qui hurle les dérange la nuit. Alors les parents essayent de trouver une solution, leur fille Hortense Bouchon fréquente l'atelier de Rodin et leurs fils Emile et Paul se rendent compte que la vieille folle est en réalité la sculptrice Camille Claudel. Rodin et Camille aurait vécu une passion si intense que Camille Claudel aurait tombé dans la folie.

Marie Sellier prend le prétexte de la famille Bouchon pour introduire les deux sculpteurs Rodin et Camille Claudel. Avant d'en venir à une relation plus intime, Camille Claudel fut l'apprentie du célèbre sculpteur du Penseur. Celui ci la charma à tel point qu'elle finira par être interné en hopital psychiatrique.

L'auteure s'est inspirée de la correspondance privée entre Rodin et Camille. Ce qui permet d'ajouter une touche d'authenticité à cette histoire. Bien que tout ne soit pas vrai, en effet, comme elle l'explique dans les dernières pages du roman, Marie Sellier a inventé la famille Bouchon. Les lecteurs peuvent donc faire la part des choses entre le réel et la fiction !
Dans les dernières pages, nous retrouvons aussi une chronologie des vies des deux sculpteurs.

Je ne me suis jamais intéressé plus que cela à ces deux artistes et pourtant ce livre m'a intrigué, par sa couverture qui reprend l'oeuvre de Rodin "Le baiser" ! D'ailleurs, ça m'a donné envie de rechercher les sculptures cités dans le livre, dommage qu'il n'y ait pas quelques photos de ces oeuvres à la fin du livre...

C'est un livre sur l'art et les relations amoureuses qui se lit très vite et qui est accessible aux enfants à partir de 12 ans.

Je remercie les éditions Nathan pour l'envoi de ce livre !  

Petite citation pour la route : "Elles avaient le sentiment de pénétrer dans un monde à la fois romantique et dangereux. Rodin avait-il vraiment le pouvoir de rendre fou d'amour ? La passion amoureuse était-elle donc à ce point destructrice ?"

"Sacrifices" de Pierre Lemaitre

Anne Forestier se promène dans Paris lorsqu'elle assiste à un braquage dans une bijouterie. Violentée et tabassée à mort par les braqueurs, elle parvient tout de même à s'échapper. Le commandant Verhoeven s'empare de l'enquête immédiatement puisque la jeune femme n'est autre que sa compagne actuelle ... Quand le travail se mêle à la vie privée, les ennuis s'annoncent ...

Même si l'on entend beaucoup parler de Pierre Lemaitre en ce moment pour son nouveau roman "Au revoir, là-haut" sur la guerre 14-18, j'ai, pour ma part, lu cet été "Sacrifices", le dernier volet de la trilogie concernant le commandant Verhoeven ! Il trainait dans ma PAL depuis bientôt un an (shame on me !), il était donc vraiment temps de l'en sortir !!!

Encore une fois, l'auteur n'est pas tendre avec son personnage principal puisque Verhoeven va encore en baver dans ce dernier tome. En effet, alors que sa femme Irène était concernée dans le premier tome "Travail soigné", Pierre Lemaitre vient encore frapper le commandant Camille Verhoeven en plein coeur ! A croire qu'il aime le faire souffrir ... !

Pour les non initiés à cette trilogie (qui n'en ai pas vraiment une puisque non indiqué sur les livres) je pense qu'il est préférable de les lire dans l'ordre puisque l'auteur nous expose ce qui est arrivé dans les deux précédents tomes.

Ici, nous avons différents narrateurs : Verhoeven reste le principal, mais l'auteur donne aussi la parole à Anne Forestier ainsi qu'à l'un des braqueurs. Nous assistons donc à cette histoire avec le point de vue de trois personnages très différents. L'auteur nous balade de l'un à l'autre et même si l'on pourrait penser que l'intrigue se résolvera plus vite, il n'en ai rien puisque les hypothèses sont nombreuses !

Pour les grands amateurs de cet auteur comme moi, la fin vous laissera peut-être avec un goût de trop peu ou d'inachevé. Je dois dire qu'on ressort de ce bouquin avec encore pas mal de questions sans réponses...

En bref, le dernier tome d'une trilogie qui m'aura fait vibrer grâce au talent de l'écrivain Pierre Lemaitre !