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  • "Bois sauvage" de Jesmyn Ward

     

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    Esch, la jeune narratrice du livre et le reste de sa famille se prépare doucement à l'arrivée de l'ouragan dévastateur prénommé Katrina. Esch est entourée de beaucoup d'hommes : son père Claude, bien porté sur l'alcool, qui dirige les préparatifs pour leur survie durant la tempête; Randall le frère aîné, joueur de basket blessé; Skeeter, le frère qui ne vit que pour sa chienne China et enfin Junior qui n'a jamais connu leur mère, morte à sa naissance.
    Esch évolue parmi cette famille d'hommes et a parfois du mal à trouver sa place...surtout que pour elle, il va y avoir du changement dans sa vie de femme...

    La narratrice alterne le présent et les souvenirs. On sent que la perte de leur mère et épouse a fracturé cette famille du fin fond de l'Amérique. Esch évolue parmi eux et se réfère souvent à la mythologie dont elle semble passionnée.
    Alors que les premiers chapitres mettent en place les différents personnages et leur vie quotidienne, les deux derniers chapitres se déroulent à vivent allure. En effet, Katrina est là et permet aux membres de cette famille de se rapprocher. L'entraide et les liens familiaux ressortent alors. Comme on le dit souvent, il y a toujours du positif dans le malheur !

    Le fil rouge du livre est bien sûr l'arrivée imminente de l'ouragan Katrina. Les ouragans étant monnaie courante dans ces régions d'Amérique, les personnages au début de l'oeuvre ne s'affolent pas, sauf le père bien sûr ! Cette trame est mise en avant de plus en plus au fur et à mesure de la lecture. Du coup le lecteur peut s'intéresser davantage aux personnages, celui d'Esch surtout puisque l'on connaît toutes ses pensées et ses actes. J'ai trouvé que l'auteure mettait également beaucoup en avant Skeeter et sa chienne China, qui devient un membre à part entière de cette famille.

    Bref, l'histoire d'une famille détruite et éparse qui grâce à une forte intempérie se rapproche et s'entraide. Je suis d'ailleurs rentrée réellement dans l'histoire vers la fin de l'oeuvre lorsque Katrina entre en action.

    J'ai eu la chance de lire ce livre grâce à Libfly et l'opération "On vous lit tout" qui permet à quelques contributeurs du site de lire en exclu quelques titres de la rentrée littéraire. Je remercie donc Libfly , le Furet du Nord et les éditions Belfond pour l'envoi de ce livre !

    Petites citations pour la route : "On était comme des branches mouillées, entassées, rien que des débris humains au milieu de tout le reste."

    "- Donner la vie... [...] c'est savoir pour quoi on veut se battre. C'est savoir aimer."

    "Une mère assassine qui nous prit tout sauf la vie, qui nous laissa nus et groggy comme des nouveaux-nés, ridés comme des chiots aveugles, ruisselants comme des serpents dans leur oeuf brisé."

     

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  • "L'homme qui voulait vivre sa vie" de Douglas Kennedy

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    Ben Bradford a toujours rêvé de devenir photographe. Mais ce n'est pas la volonté de son père, qui le menace de lui couper les vivres s'il ne rentre pas en fac de droit. Ben capitule et rentre dans le moule en devenant avocat, en se mariant avec Beth, en vivant en banlieue et en ayant deux enfants : Adam et Josh.
    Au fil des années, Beth et Ben s'éloignent l'un de l'autre. Et c'est de pire en pire le jour où Ben découvre que sa femme le trompe avec Gary, le voisin qui ne cesse de crier sur tout les toits qu'il est un vrai photographe. Ben n'est plus lui même lorsqu'il tue l'amant de sa femme avec une bouteille de vin. Se rendant compte de son geste, Ben décide de faire disparaitre le corps et de recommencer sa vie à zéro à l'autre bout du pays... en se faisant passer pour Gary !

    Je n'avais jusque là jamais lu de Douglas Kennedy. Ce n'est pas l'envie qui me manquait, ni les divers titres de l'auteur ! Ce livre m'attirait (notamment car il a été mis en avant par son adaptation cinématographie avec Romain Duris), donc lorsque Laety me propose de le sortir de ma PAL pour une lecture commune, je n'ai pas pu refuser ^^

    Le début m'a paru assez long (une soixantaine de pages en GF) : il y a énormément de descriptions et je dois  dire que je préfère lorsque l'auteur alterne descriptions et dialogues. Cependant, ces passages sont nécessaires pour introduire les personnages, notamment celui de Ben et son univers bien particulier.
    A partir de là, l'histoire prend forme et les éléments s'enchainent assez rapidement. Le livre est d'ailleurs écrit en 3 parties : la première correspond à la découverte de la liaison entre Beth et Gary et au meutre de ce dernier ; la seconde explique comment Ben a fait pour se débarasser du corps et la mise en place de sa nouvelle identité ; et enfin la troisième partie raconte la nouvelle vie de Ben/Gary dans le Montana.

    J'ai trouvé l'histoire plaisante et assez bien trouvée. D'habitude lorsque je rencontre le même genre de personnage que Ben dans d'autres livres, j'ai tendance à les prendre en grippe dès le début. Or ici, ce n'est pas le cas, j'ai réussi à éprouver de l'empathie pour cet homme, qui n'a finalement pas eu la vie qu'il voulait.
    L'auteur met bien en avant le thème de la célébrité et de la réussite sociale à travers l'histoire de Ben.

    Cependant (Bah oui, il faut bien un petit point négatif), en refermant le livre, je ne peux m'empêcher de constater qu'il y a un manque de réalisme, surtout lorsque l'on voit à quel point il est "facile" de changer d'identité. A la fin du livre, j'ai eu un peu de mal à y croire... (Mais bon c'est mon côté chiante qui ressort ^^)

    Bon sinon, le film m'intrigue aussi pas mal ! Déjà pour Romain Duris que j'aime beaucoup et aussi parce que l'histoire se passe en France, alors que dans le livre c'est du pur USA ! J'vous laisse la bande annonce à la fin de cet article ! :)


    Enfin, merci à ma copinaute Laety pour cette lecture commune très agréable ! N'hésitez pas à aller voir son avis ici !

    Petite citation pour la route : "Nous ne cessons de rêver d'une existence plus libre tout en nous enferrant de plus en plus dans les obligations, dans les pièges domestiques."


  • "Le coursier de Valenciennes" de Clélia Anfray

     

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    [Rentrée Littéraire 2012]

    Simon Abramovitch est un rescapé de la seconde guerre mondiale. Il fut pendant longtemps au camp de travail Klein Mangersdorf, où il rencontra Pierre Weill, un poète qui n'eut pas la chance lui, d'en sortir vivant. Cependant, Pierre avait confié un paquet à Simon pour que ce dernier le transmette à sa famille.
    Six ans plus tard et après plusieurs recherches, Simon retrouve la trace des Weill, devenu Viéville, plus précisément Renée et Henri, les enfants de Pierre et Suzanne, la belle soeur de Pierre. Alors que le paquet ne devait contenir qu'un poème et une lettre, ils découvrent que le message qu'à laisser Pierre est d'une toute au nature ...

    Je remercie tout d'abord Libfly, Le Furet du Nord et les éditions Gallimard de m'avoir permis de lire ce livre en avant première pour l'opération "On vous lit tout" !

    Clélia Anfray publie ici son premier roman (même si elle a déjà été publié pour son essai sur Zola). Roman assez court puisqu'il ne fait que 148 pages. Ce livre se lit rapidement et l'histoire se met petit à petit en place jusqu'au dénouement final.
    Le narrateur est donc Simon Abramovitch, petit vendeur de chaussure qui débarque dans une ville nouvelle pour lui : Valenciennes, située dans le Nord de la France. Il décrit la ville comme il pourrait décrire son humeur : "Valenciennes, sous l'effet de la parole de Mme Viéville, avait repris des couleurs."

    Le début de l'oeuvre met en place le narrateur et le rencontre entre celui ci et les Weill-Viéville. Au départ, l'ambiance est assez froide, voire hostile, puis lorsque Simon commence à parler de Pierre, l'intérêt de la famille se fait sentir. En effet, les enfants ont perdus leurs parents pendant la guerre et n'ont plus jamais eu de leurs nouvelles. Simon devient alors conteur des derniers instants de Pierre lors de son passage au camp de travail.
    En même temps, Simon ressent plusieurs sentiments contradictoires vis à vis de Suzanne. Il semble l'apprécier au plus au point, mais pense à plusieurs reprises que ses sentiments à elle ne lui sont pas forcément destinés ... A cause de cela, Simon hésitera longtemps à partir ou à rester à Valenciennes. Néanmoins, le paquet une fois remis, Simon aura encore une dernière chose à faire dont il ne soupçonnera pas l'existence ...

    Voici un livre qui s'est lu très vite pour ma part et que j'avais hâte de commencer car il se passait dans la région ! Sur fond d'après guerre, ce roman parle de l'importance de la mémoire et du fait de ne pas oublier ce qui a pu se passer. Malgré tout, le thème de la vengeance se faufile surtout dans la deuxième moitié de l'oeuvre.
    L'écriture et le style de l'auteur est simple et accessible, alternant suffisament descriptions et dialogues !
    Une lecture qui pour moi n'est pas un coup de coeur, mais durant laquelle j'ai passé un bon moment !

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  • "La petite" de Michèle Halberstadt

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    "La petite" est une jeune fille de 12 ans qui tente de se suicider en avalant les médicaments de la pharmacie familiale. Elle en ressort de justesse, mais lorsqu'elle apprend que son grand père, la personne qu'elle chérissait le plus au monde, est mort, elle sombre à nouveau...

    Un très court roman assez prenant, qui livre les émotions de "la petite". La détresse d'une jeune fille, à la limite de devenir une ado, qui se sent vide, abandonnée et indifférente aux yeux des gens. Elle se crée une amie imaginaire parfaite : Laure, tout l'inverse d'elle. Puis, elle voue un culte sans faille à sa grande soeur. Pour avoir une amie, elle est prête à voler sa mère. Tout se bouscule pour la petite : l'isolement, la solitude, avoir l'impression d'être invisible...

    L'auteure nous livre une histoire remplie d'émotions et assez prenante. La 4e de couverture est très accrocheuse : " J’ai 12 ans et ce soir je serai morte." Elle donne tout de suite le ton et pas de chichis, le livre commence réellement avec la tentative de suicide de la petite.
    Le style est simple, bien choisi par rapport au personnage principal. L'histoire se passant dans les années 60, vous ne trouverez pas d'expressions de "djeun's" d'aujourd'hui. 

    J'ai eu l'occasion de lire ce livre grâce à ma participation au jury du prix Confidentielles. J'ai choisi de le lire en premier, tout d'abord parce qu'il était assez court et aussi pour sa 4e de couverture, qui en dit peu, mais en même temps beaucoup. J'ai beaucoup aimé être à la place de cette petite mal à l'aise dans un monde d'adulte, même si cela peut parfois déranger. Je suis admirative de l'auteure d'avoir réussi à parler d'un sujet aussi sérieux de cette manière.
    C'est, je pense, un livre qui pourra aider les jeunes filles ou encore les parents qui connaissent ce genre de trouble au sein de leur famille.

    Petites citations pour la route : "Une vie qui en vaille la peine, qu'est-ce qui fait qu'on la mérite ?"

    "Se cogner à la vie au lieu de la regarder passer." 

     

    Prix Confidentielles : 1/14

  • "Si c'était à refaire" de Marc Levy

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    Andrew est journaliste et prévoit de se marier avec Valérie, une amie d'enfance. Alors que le mariage approche, Andrew a le coup de foudre pour une inconnue rencontrée dans un bar. Il quitte Valérie le jour de la noce... Peu après, il se fait assassiner lors de son jogging. Est-ce Valérie qui l'a tué par jalousie et vengeance ? Est-ce son collègue Fred qui a une dent contre lui ? Ou encore est-ce un rapport avec son dernier article qui revient sur l'histoire de l'Argentine durant la dictature ?
    Sans comprendre pourquoi, Andrew se réveille deux mois avant son assassinat et sera aidé par un flic à la retraite et son meilleur ami Simon pour retrouver son meurtrier.

    Après Musso, voici le dernier Levy ! Encore une fois, je ne lis que ces deux auteurs durant l'été et je dois dire que cette fois Levy m'a un peu surprise. En effet, dans ce livre, l'auteur y ajoute une sorte d'enquête et je dois dire que c'est assez prenant ! Je trouve cela bien que Levy change un peu de style, ça fait du bien et cela lui apportera surement de nouveaux lecteurs (même s'il a déjà un lectorat suffisament nombreux !).

    Bien sur, on se doute de quelques éléments mais j'en garde toutefois un bon souvenir ! Il y a pas mal de rebondissements car plusieurs pistes possibles sont explorées.
    D'ailleurs en ce qui concerne l'article écrit par Andrew sur l'Argentine, cela m'a un peu fait pensé au livre "Mapuche" de Caryl Férey (même s'il est inconcevable de comparer ces deux auteurs, loin de moi cette idée !).

    Quant au fait étrange pour le personnage principal de se réveiller pour chercher son meurtier, je dois dire que l'explication finale peut se tenir et rajoute au récit de l'auteur, une petite pointe de surnaturel, que l'on retrouve souvent dans les écrits de Musso !

    Bon vous l'aurez compris une lecture idéale pour l'été (dépêchez-vous ça sent déjà la rentrée...) qui m'a beaucoup plus conquise que le dernier Musso !

    Petites citations pour la route : "La vie n'est pas comme l'un de ces appareils modernes où il suffit d'appuyer sur un bouton pour rejouer le morceau choisi. Pas de retour en arrière possible et certains de nos actes ont des conséquences irréparables."

    "La mort qui lui rôdait autour depuis trop longtemps lui donnait l'envie soudaine de vivre à cent à l'heure, d'aller renouer avec l'ivresse sans plus jamais avoir à se soucier des lendemains de gueule de bois."

    "Il y a tant de gens qui rêveraient de pouvoir tout recommencer, de se retrouver juste avant l'instant où ils ont dérapé."

    "Les souvenirs sont parfois comme ces photographies blanchies par le temps, dont les détails ressurgissent à la faveur d'un certain éclairage."