"L'écrivain de la famille" de Grégoire Delacourt

A sept ans, Edouard écrit son premier poème. A partir de là, sa vie sera toute tracée : il sera l'écrivain de la famille. Mais un destin choisi pour vous n'est pas forcément l'avenir dont vous souhaitiez !

Après avoir adoré "La liste de mes envies", d'avoir rencontré l'auteur grâce à mon boulot et d'avoir apprécié "La première chose que l'on regarde", une copine m'a offert pour mon anniversaire "L'écrivain de la famille", le premier titre de Grégoire Delacourt.

Ici, l'auteur se livre un peu. Pour l'avoir rencontré et avoir fouiné sur son site internet (très bien fait d'ailleurs !), on sait que l'auteur a eu une carrière de publiciste, comme le narrateur de ce livre. Lors de ma lecture, je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapprochement entre le narrateur Edouard et l'auteur Grégoire !

Doué avec les mots et les superbes jeux de mots qui parsèment le récit, le narrateur nous livre sa vie par petits bouts, des hauts et des bas, une virée des années 70 à 90. On évolue peu à peu avec le personnage principal.

Les chapitres sont courts et tout s'enchaîne assez rapidement.

Ce livre peut se lire très vite car il est très court (230 pages environ) ou il peut se lire lentement afin d'apprécier à sa juste valeur les mots choisis avec soin par Grégoire Delacourt. A vous de choisir ! ;)

Petites citations pour la route : "Mon père se taisait parce qu'il savait que si les mots peuvent guérir, ils peuvent aussi blesser, détruire."

"Quand sait-on qu'on aime ? Le soir ou au matin ? Quand il est encore temps, ou déjà trop tard ?"

"Si on dit qu'un bonheur n'arrive jamais seul, les ennuis, eux, arrivent toujours en bande."

"Maintenant je suis grand" & "Je sais faire toute seule" de Stephen Krensky et Sara Gillingham

Maintenant je suis grand : Le petit garçon présente ce qu'il savait faire avant et le changement par rapport à maintenant. Par exemple : avant je marchais à quatre pattes, maintenant je sais courir.
Sur la page de gauche l'avant et sur la page de droite le maintenant.
Cela permet aux enfants de prendre confiance en eux, d'observer leur évolution afin de devenir de plus en plus indépendant. Une chouette façon de prendre conscience qu'on grandit petit à petit !

Je sais faire toute seule : La petite fille nous montre par différentes actions qu'elle a grandit : elle sait s'habiller toute seule, elle éteint la lumière pour s'endormir, ou encore elle se mouche lorsqu'elle est malade. On n'aperçoit à aucun moment la présence des parents, ce qui renforce le sentiment d'autonomie chez l'enfant.

Concernant le texte, il est très basique : un sujet, un verbe et un complément, la plupart du temps. Il est donc à destination des tout petits. Idéal pour lire avec son enfant et lui apprendre par la même occasion le fait de grandir et d'avoir des responsabilités (dans la limite du raisonnable bien sûr ^^)

Les illustrations sont assez vintage et m'ont fait pensé à des vieux livres pour enfants. Les couleurs sont vives ce qui est idéal surtout pour les tout petits. Il faut dire que ça attire l'œil et que ça donne envie de tourner les pages !

D'ailleurs les pages sont cartonnés du début à la fin. Une bonne idée surtout que les tout petits ne sont pas toujours très délicat avec les livres ! ;)

Bref, deux albums sympas pour les petits à partir de 2 ans !

Je remercie les éditions Nathan pour l'envoi de ces deux livres.

"Sweet sixteen" d'Annelise Heurtier

Rentrée 1957. Pour la première fois dans l'histoire des Etats-Unis et plus particulièrement dans l'Arkansas, il sera possible pour des étudiants noirs de s'inscrire dans une école réservée aux blancs. Ils seront 9 à tenter l'aventure dont Molly !

Annelise Heurtier je l'ai découvert grâce au livre "Le carnet rouge" que j'avais adoré ! Un vrai coup de coeur et pour la première fois depuis que je tenais ce blog, je lui avais écrit un mail pour la complimenter sur ce très beau roman. Alors quand je réalise qu'elle a aussi écrit "Sweet Sixteen", je n'ai pas pu m'empêcher de le commander. Et pourtant il a attendu pendant un certain temps dans ma PAL...

Ce roman aborde un sujet fort car la ségrégation raciale est encore aujourd'hui présente dans le monde. Ici l'auteure aborde un point précis : la loi "Brown versus board of education" qui a permis aux étudiants noirs de fréquenter les écoles réservées aux blancs. Un très grand pas en avant qui ne fut pas aux goûts de tout le monde...

L'histoire se passe dans les états du sud des Etats-Unis, dans l'Arkansas, bien connu pour avoir réchigner jusqu'au bout à l'égalité des Hommes quelque soit la couleur de peau. 
Nous avons deux narratrices bien différentes : Molly, jeune fille noir qui s'est prêtée à l'aventure et Grace, une jeune fille blanche un peu perdue dans toute agitation. Ces deux filles n'ont rien en commun et pourtant ... L'alternance de ces deux narratrices permettent d'avoir deux points de vue différents et permet aux lecteurs de mieux se situer.

L'auteure s'est inspirée de fait réels, elle l'explique d'ailleurs dans l'avant-propos et dans l'épilogue. On ne peut d'ailleurs s'empêcher de faire quelques recherches sur le net après avoir lu cette histoire. C'est le petit plus de ce roman : le fait de donner envie au lecteur de se renseigner plus précisement sur le sujet.

C'est un livre fort, qui mérite d'être largement mis en avant. Bravo Mme Heurtier !

Pour la petite anecdote : aussitôt chroniqué, aussitôt prêté ! Une de mes fidèles lectrice est repartie avec ^^

Petite citation pour la route : "Molly demanda :
- Qu'ont-ils à y gagner au fond ? Pourquoi est-ce-qu'ils tiennent tant à nous maintenir dans cette position ? Est-ce qu'ils ont peur de nous ?
- Sûrement, répondit Shiri après quelques instants. Le drame, finalement, c'est que l'on vit côte à côte, mais pas ensemble. On ne se connaît pas."

"Les monstres de Sally" de Sophie Hannah

Sally Thorning est une jeune femme comme les autres. Un peu débordée peut-être, avec ses deux enfants et ses multiples obligations de maman, son travail, sa vie de couple... Un soir, en regardant la télévision, elle apprend qu'une femme et sa fille sont mortes non loin de chez elle. Géraldine et Lucy... la femme et la fille de Mark avec qui, un an auparavant, elle a eu une aventure. Mais sur l'écran, si tous les détails mentionnés - l'âge, le métier...- sont exacts, le visage de l'homme qui se présente comme étant Mark Breterick n'est pas celui de son amant. Comment alerter la police sans risquer de perdre tout ce qui lui est cher ?

J'ai repris le résumé de l'éditeur car je trouve qu'il reprend assez bien le point de départ de ce thriller psychologique assez intense. Intense ? Il faut dire ce qui est, puisque ça part un peu dans tous les sens ! Il faut être suffisament concentré car énormément de données et d'indices vont vous êtres révélés au fur et à mesure de l'histoire.

On commence avec le meurtre de Géraldine et Lucy, qui pourrait s'apparenter à un infanticide et un suicide. Notamment grâce au journal intime de Géraldine retrouvé sur son ordinateur. Les policiers ouvrent une enquête. Nous avons accès au déroulement de celle ci car l'auteure laisse par moment la place du narrateur à différents policiers.
Puis nous revenons aussi à Sally, qui veut aider à sa manière sans risquer de perdre sa famille, elle décide donc d'envoyer des lettres anonymes à la police. Mais elle ne peut se résoudre qu'à ça et va se retrouver dans un beau pétrin !

Vous l'aurez compris, nous avons là plusieurs narrateurs et l'auteure nous fait passer de l'un à l'autre avec pour seule distinction le changement de chapitre. Le lecteur accumule une grande quantité d'informations et il peut être parfois difficile de s'y retrouver.

Je dois dire que le début est assez long, il faut cependant mettre les choses en route et cela se comprend. Par la suite, l'intrigue s'intensifie et l'enquête progresse, ce qui ramène alors l'intérêt du lecteur !

Malgré avoir passé un bon moment avec ce thriller, j'ai été un peu déçue comparé à l'histoire vendue par l'éditeur. Je m'attendais à autre chose, dommage !

Il parait que "Pas de berceuse pour Fanny" est meilleur ! Il faudra alors que je me penche sur ce titre là ! ;)

"L'été des lucioles" de Gilles Paris

Victor Beauregard est un garçon de neuf ans qui passe ses vacances d'été dans la résidence du Grand-hôtel du Cap-Martin. On peut dire que Victor n'a pas une famille banale : un père qu'il voit de temps en temps, une maman le nez plongée dans ses bouquins et qui vit maintenant avec Pilar une artiste qui ne cesse de penser à son pays d'origine l'Argentine, et enfin une grande soeur Alicia qui pense un peu trop aux garçons... Durant cet été, il va s'en passer des choses : Victor ira à la découverte des environs, rencontrera une chouette fille et fera bouger un peu le quotidien de sa drôle de famille !

De Gilles Paris, j'ai déjà lu et apprécié "Autobiographie d'une courgette" et "Au pays des kangourous". Alors quand je reçois son nouveau titre "L'été des lucioles" avec une chouette dédicace et un superbe marque-page, je ne peux qu'être ravie ! :)

On reconnait bien là le style de Gilles Paris. En effet, cet auteur a la particularité de se mettre à la place d'un petit garçon et d'en faire un narrateur crédible. Alors oui on pourrait penser qu'à force, les lecteurs pourraient être lassés... eh bien non, puisque Gilles Paris arrive extrêmement bien à faire vivre ce petit personnage. On y croit et c'est le principal !

"L'été des lucioles" est un livre qui se déguste petit à petit. On a l'impression d'être en vacances au côté de Victor et de découvrir en même temps que lui, les petits bonheurs et les difficultés de la vie. Il faut dire que ce Victor est un fin observateur et que même si ses réflexions nous font parfois sourires elles se révèlent souvent assez justes.

Concernant le style, c'est superbement bien écrit et je peux vous dire qu'il faut nécessairement avoir un crayon et du papier à côté de soi, pour pouvoir noter deux ou trois citations ! 

Bref, un livre contemporain qui fait du bien et qu'il serait dommage de passer à côté !

Je remercie l'auteur Gilles Paris et les éditions Héloïse d'Ormesson pour l'envoi de ce livre.

Petites citations pour la route : "Grandir.
Un drôle de verbe.
A part les nains, tout le monde peut grandir en taille. ça, c'est ce que l'oeil voit. Mais grandir à l'intérieur, c'est plus compliqué."

"Maman dit que le parfum c'est comme les photos, mais en mieux. ça fait remonter le passé comme un petit film de jolis souvenirs."

"La vie est plus douce sans ceux qui vous jugent."